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15 avril 2015

Les faibles et les forts, de Judith Perrignon

Des sujets durs, le racisme, la ségrégation, l'inégalité entre les hommes face à la loi. Tout débute lorsque la police use et abuse de ses prérogatives face à un jeune homme suspecté d'être un dealer et ceci même à son domicile familial. Consternation pour cette famille comptant trois générations présentes. Tous sont abasourdis, immobiles, muets ; la police fait force de loi, c'est bel et bien ce que l'on apprend jeune. Mais la police ne signifie pas forcément justice, là est le dilemme. Pour cette famille, comme pour tant d'autres, la police fait peur. L'Amérique reste ancrée dans son passé ; le noir est inférieur au blanc, on ne balaie pas des siècles d'esclavagisme, de racisme avec des lois et des paroles en quelques années. Le blanc fait belle figure mais le racisme se terre aux tréfonds de son âme. Malheureusement, cela affecte également les noirs qui ont assimilé cette façon de penser au fil des années sans s'en rendre compte, entraînant au sein même de cette famille des tensions face à cette société et aux forces de l'ordre. Les gentils ne sont pas forcément ceux que l'on croit, rien n'est ni blanc ni noir. L'histoire de cette famille se joue sur des décennies, le passé et le présent. Mary Lee est le fil conducteur du livre, elle est la mémoire d'une Amérique déchirée par des idées rétrogrades. Cette femme est le pont entre ces deux mondes, elle a vu, combattu. Elle a éduqué ses enfants, elle leur a appris à être fiers d'eux mais comment s'épanouir quand la société vous montre une mauvaise image de vous ? Les faibles et les forts ne doit pas se limiter à la ségrégation américaine, elle doit aller au-delà. Regardons la vérité en face, la France des droits de l'Homme ne cesse de décevoir. L'égalité doit prévaloir sur tout, quelque soit ses origines, sa couleur de peau, son ethnie. Ce titre est une merveille d'écriture. Judith Perrignon nous immerge totalement dans cette Amérique en seulement quelques mots ; les personnages prennent vie, on peut les sentir, presque les toucher, on les entend, on fait partie de cette famille. . . Donc oui, une très belle écriture mais aussi une une construction vraiment exceptionnelle. Le second chapitre, qui est un retour dans le passé, est en fait le pont entre le chapitre 1 et le chapitre 3. Il explique le pourquoi, la cause du drame du chapitre 3 et également certains éléments du chapitre 1 notamment le pourquoi de la surdité du frère de Mary Lee. On avait laissé nos personnages partir s'amuser à la fin du chapitre 1 et on les retrouve au chapitre 3 mais dans d'atroces circonstances. Les choses ont basculé dans l'horreur, l'horreur sans espoir de retour. Ce chapitre nous permet également de découvrir le ressenti de nombreuses personnes face au drame, du plus affreux au plus touchant. Il nous laisse entrevoir un petit espoir, celui peut-être de voir un jour changer les choses avec le poignant témoignage du sauveteur.
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